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« Rien à vendre, tout à défendre »

« On a tracé notre route, on s’est jeté dans l’arène. Creusé le même sillon pour exploser les scènes, de la sueur sur les planches et rien calculer en concert, comme si on jouait sa vie, comme si c’était la dernière »… ce morceau de texte tiré du titre « 20 ans », résume parfaitement la carrière de No One Is Innocent, une carrière marquée par des succès, des tempêtes, des coups de gueules, et des combats jamais perdus d’avance.
En 2015, le groupe entame un nouveau tournant avec la sortie de Propaganda. Un… Lire la suite…

No One Is Innocent

 

« Rien à vendre, tout à défendre »

« On a tracé notre route, on s’est jeté dans l’arène. Creusé le même sillon pour exploser les scènes, de la sueur sur les planches et rien calculer en concert, comme si on jouait sa vie, comme si c’était la dernière »… ce morceau de texte tiré du titre « 20 ans », résume parfaitement la carrière de No One Is Innocent, une carrière marquée par des succès, des tempêtes, des coups de gueules, et des combats jamais perdus d’avance.
En 2015, le groupe entame un nouveau tournant avec la sortie de Propaganda. Un album retour aux sources ancré plus que jamais dans l’actualité et les sonorités chères au groupe : riffs, groove, hymnes incarné et qui remet en première ligne Kemar, Shanka, Thunder B, Gaël et Popy en défendant corps et âmes leurs idéaux, et leur combat rock.

No One fait du bien en assumant pleinement un message et un discours humaniste, enragé, qui résonnera autant par un succès discographique que par des concerts d’anthologie sur la grande scène du Hellfest, en ouverture d’AC/DC et des Insus au Stade De France, en double affiche avec Tagada Jones pendant les présidentielles. Et bien sûr, après les attentats du Bataclan, à La Cigale, un moment de grâce live qui exorcise l’horreur en accueillant sur scène des survivants de l’attaque de Charlie Hebdo…

Fort d’une tournée marathon, c’est un groupe soudé et exalté qui reprend le chemin de la composition d’un nouvel album, baptisé Frankenstein.

Popy, Shanka et Kemar travaillent à 3 sur des idées pendant presque un an et demi et retrouve le producteur de talent Fred « El Magnifico » Duquesne qui avait largement participé au succès de leur précédent album. Kemar revient sur cette période. « On se retrouve à composer en huis clos, on échange des idées, on parle thèmes forts qui définissent la direction du disque. De mon côté, j’ai besoin de sentir avec le groupe un lien palpable entre la musique et les textes, le son doit faire transpirer les mots et inversement. Nous sommes un groupe engagé qui est dans le réel, lié à l’actualité, No One Is Innocent, c’est ici et maintenant. De mon côté, j’ai besoin de les faire réagir pour générer une impulsion qui fédère nos choix. Qui va rendre évident ce que nous avons tous à défendre.» Une idée forte se dégage des textes de l’album (7 d’entre eux co-écrit avec le fidèle complice Manu De Arriba), celle de la création du monstre et des nouveaux docteurs Folamour. Ce nouvel album est une allégorie, une métaphore sur les Victor Frankenstein qui rêvent des rênes du pouvoir. Sur la création des monstres humains, sociaux et politiques qui parcourent la planète. Du monde des Traders qui tapinent avec les instances religieuses dans « A la gloire du Marché », au phénomène du burn out de « Desperado », au partage du Moyen Orient entre les US et la Russie dans « Frankenstein », à l’émergence de la bête politique populiste dans « Hold up au nom du peuple » et à la présence des nouveaux monstres qu’on ne soupçonne pas dans « Les revenants ». Le disque reflète un groupe toujours aussi percutant. « Frankenstein est un disque puissant, agressif, mais il est aussi foncièrement contre l’escalade de la violence, contre le colonialisme et la guerre. C’est pour cela qu’on y trouve aussi un morceau comme Ali ( King of the ring ), qui rend hommage à la carrière de Mohammed Ali, à ses combats pour la liberté, les droits civiques, c’est aussi notre volonté comme on l’avait fait avec Massoud, de partager les combats de gens qui nous inspirent. »

Toujours bien calé entre des racines chez Black Sabbath (d’où la reprise de Paranoïd chantée par Shanka qui clôture le disque), Rage Against The Machine, les Stooges, No One n’a pas non plus perdu son attachement au punk, qu’on retrouve notamment sur « Teenage Demo » (« … Rien à vendre tout à défendre… » ) et surtout sur What The Fuck chanté avec Niko de Tagada Jones. « On voulait écrire un titre sur l’aberration Trump, l’incarnation même du Dr Folamour de Kubrick. C’est un thème qui est aussi cher à Niko Jones et ça été très naturel de faire ce duo avec un pote qui partage avec nous la scène et des idées. »

Encore une fois, fidèle à ses engagements, à sa rage, No One is Innocent, reprend le chemin des barricades, humble mais fort, artiste avant tout, les riffs contre l’obscurantisme, instruments au poing comme Shanka guitare levée sur la scène de la Cigale. « Voici ma guitare. Il y a plein de guitares, mais celle-ci c’est la mienne. Ma guitare est ma meilleure amie. Elle est ma vie… Avec elle, je peux faire plus de bruit qu’un tank, qu’une mitrailleuse, qu’une grenade. Avec elle, je peux donner du bonheur, de l’espoir, de l’amour. »

No One Is Innocent est là, de retour avec un disque coup de poing et racé, telle une créature de l’aube… Frankenstein, lui, s’empare de la nuit avec ses mauvais rêves et ses espoirs. « On est chargé d’électricité… Aux portes de l’enfer on respire bien la liberté. Nous sommes la nuit ».

Stéphane Hervé 2018

Frankenstein
Nouvel album sortie le 30 mars 2018

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